Parution de Valeurs humaines de mai 2020
« Sereins dans l’adversité »
Notre époque est propice à la manifestation de ce que le bouddhisme appelle les trois poisons : avidité, colère et ignorance (ou stupidité). Dans nos sociétés matérialistes et consuméristes, au sein desquelles les menaces sur les plus faibles et les destructions d’écosystèmes vont grandissantes, ces trois poisons se frottent les mains. Nous sommes encore loin d’être immunisés contre eux !
Nichiren Daishonin écrivait déjà : « Dans un pays ou les trois poisons prévalent à ce point, comment pourrait-on connaître la paix et la stabilité ? […] La famine résulte de l’avidité, les épidémies de l’ignorance et la guerre de la colère1. » Et il ne manquerait pas d’écrire encore aujourd’hui : « […] avidité, colère et ignorance ont atteint une telle ampleur dans le cœur humain en ce monde impur […] qu’il est difficile pour une personne vertueuse ou pour un sage de les contrôler2. » Loin de le résigner, ce constat l’amena à nous laisser un remède – la récitation du Daimoku devant le Gohonzon – permettant de combattre à la racine de notre cœur ces trois poisons.
Tous les phénomènes, heureux ou malheureux, sont autant d’occasions de manifester notre état de bouddha, de faire preuve de bienveillance, de courage et de sérénité. Comme le rappelle le président de la SGI : « Fondamentalement, pour ceux qui ont foi dans le Gohonzon, chaque événement est un bienfait3. »
Dans une autre lettre, écrite en 1270, il y a 750 ans cette année, Nichiren Daishonin écrit aussi : « Aujourd’hui, moi, Nichiren, je me suis acquitté de ma dette de reconnaissance envers mon maître4 […]. » C’est avec le sentiment de s’acquitter d’une profonde dette de reconnaissance que l’équipe du journal a réalisé ce numéro spécial « 60e anniversaire du 3 mai 1960 ». Reconnaissance envers Nichiren Daishonin et les trois maîtres fondateurs pour leurs enseignements et leurs encouragements, reconnaissance envers chaque lecteur, mais aussi, plus largement, envers tous les êtres à qui nous devons quelque chose.
Bertrand Rossignol,
Directeur de la rédaction
1. Le roi Rinda, Écrits, 1000.
2. Le kalpa de déclin, Écrits, 1128.
3. Le Cœur du Sûtra du Lotus, Acep, p. 89.
4. Le maître des trois corbeilles Shanwuwei, Écrits, 180. Dozen-bo (mort en 1276) était le principal du temple Seicho-ji où Nichiren fut ordonné moine à l’âge de 12 ans. En 1270, il venait d’adhérer aux enseignements de Nichiren.
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